Soulager la sécheresse oculaire avec l'IPL

Picture of the author Mamisoa Andriantafika par Mamisoa Andriantafika

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L'IPL est une solution efficace pour soulager les symptômes d'yeux secs.

Les symptômes de l’œil sec

Une sensation chronique de sable dans les yeux.

Les symptômes de l’œil sec sont multiples, d’une gêne intermittente à un handicap visuel important. Les formes les plus simples commencent par des sensations de corps étrangers comme du sable ou des croûtes dans les yeux, des brûlures occasionnelles et l’impression de devoir cligner. La sécheresse chronique peut évoluer vers des formes plus graves provoquant des lésions de la cornée, l’interface transparente claire à l’avant de l’œil, en avant de l’iris qui donne la couleur des yeux. Au début sous la forme de kératite superficielle ou inflammation cornéenne superficielle, elle peut évoluer jusqu’à un ulcère de cornée ou perte inflammatoire du tissu pouvant se compliquer par une perte de transparence de la cornée voire d’une perforation. La vision est alors altérée, parfois irrémédiablement si la lésion cicatricielle est située dans l’axe visuel.

Le plus souvent, la forme symptomatique s’exprime par une sensation de sable, d’irritations quotidiennes pouvant parfois paradoxalement s’accompagner d’un larmoiement paradoxal, réflexe induit par la perception de sécheresse mais malheureusement peu efficace.

La composition des larmes

Le film lacrymal est composé de 2 couches. La couche la plus superficielle est lipidique. Les lipides forment une couche grasse superficielle qui permet de stabiliser la larme en évitant son évaporation.

La couche en contact avec la cornée est une couche mixte qui est composée d’un mélange majoritaire d’eau ainsi que d’ions et de protéines. Un équilibre parfait dépend d'un jeu de régulations locales mais aussi centrales, c’est-à-dire également influencé par le cerveau. Un ou plusieurs défauts dans la composition de la larmes mènent à une sécheresse oculaire.

Un ou plusieurs défauts dans la composition de la larmes mènent à une sécheresse oculaire.

Le mécanisme de production de la larme

La larme est composée de phases lipidique, aqueuse et protéique.

La phase aqueuse est produite par la glande lacrymale principale, grosse glande située en supéro-temporal de l’œil. Elle fonctionne automatiquement par une boucle réflexe locale, mais également par une stimulation centrale exprimée par exemple lorsqu’ « on pleure ».

La phase lipidique est produite par une multitude de glandes accessoires. Les plus actives sont les glandes de Meibomius situées sur le bord libre des paupières supérieure et inférieure. Il y a également de multiples glandes accessoires situées sur la conjonctive.

Un déficit de la couche aqueuse par défaut de production est la cause la moins fréquente de l’œil sec. La maladie la plus courante touchant la glande lacrymale est la maladie de Sjogren. Elle provoque une inflammation chronique de cette glande qui finit par se fibroser et ne plus produire suffisamment d’eau.

Un déficit de la couche lipidique par défaut de production est la cause la plus fréquente de l’œil sec. Une dysfonction des glandes accessoires de Meibomius est le signe le plus courant menant à ce défaut de production. Elle est multifactorielle: hormonale, par exemple fréquente dans le diabète; anatomique, par une constitution des glandes trop étroites pour évacuer efficacement les graisses; secondaire à une inflammation, par exemple dans les infections par un parasite Demodex retrouvé dans la rosacée, maladie de la peau au niveau du visage où l’œil sec est fréquemment associé.

Ainsi, par exemple, le port de lentilles de contact quotidien provoque une inflammation superficielle constante pouvant altérer le fonctionnement des glandes accessoires de la conjonctive ou de Meibomius. La diminution de fréquence du clignement lors du travail soutenu à l’écran peut également diminuer le renouvellement du film lacrymal.

Un déficit de la couche lipidique par défaut de production est la cause la plus fréquente de l’œil sec.

Le traitement de l’œil sec

Toute infection ou inflammation aigüe ou chronique de la surface oculaire mène à l’œil sec.

Toute infection ou inflammation aigüe ou chronique de la surface oculaire mène à l’œil sec. Ainsi, une simple conjonctivite aiguë virale peut donner des symptômes de sécheresse oculaire. De la même manière, un diabète mal équilibré ou une rosacée cutanée peut donner ces mêmes symptômes.

La première intention thérapeutique est de traiter la cause ou le facteur favorisant principal.

La deuxième intention thérapeutique est de pallier aux symptômes, lorsque la première ligne n’est pas suffisante. Il s’agit d’ajouter des larmes artificielles à choisir en fonction de la supplémentation désirée, de la forme la plus liquide comme le sérum physiologique pour rincer l’œil des débris inflammatoires présents sur la surface oculaire aux formes plus visqueuses pour favoriser la lubrification et la restauration de l’équilibre du film lacrymal.

La troisième intention thérapeutique est d’essayer de restaurer ou d'améliorer un déficit de production. On peut réaliser des soins de paupières par un cycle de chauffage des paupières pour liquéfier les graisses dans les glandes suivi d’un massage pour les exprimer afin de réduire leur engorgement. On peut également prendre une supplémentation alimentaire à base d’acides gras essentiels pour améliorer la composition de ces graisses, ce qui facilite leur évacuation pour participer à la formation d’une couche lipidique efficace du film lacrymal.

L'IPL

L’IPL(Intense Pulsed Light) est reconnue en dermatologie pour le traitement de la rosacée. Les effets thérapeutiques sont produits par photothermolyse via l’exposition à des impulsions de lumière intense, non cohérente (ce n’est donc pas un laser), polychromatique avec un large spectre de longueur d’onde, entre 500 et 1200nm.

Le mode d’action est donc thermique, mais également anti-inflammatoire.

L’IPL est associée à une thérapie par faible niveau de lumière (Low Light Level Therapy LLLT) qui permet de stimuler la production d’énergie métabolique des cellules par les mitochondries.

Le mode d’action est donc thermique, mais également anti-inflammatoire.

Masque LLLT

Des études cliniques ont démontré que près de 80% des patients souffrant d’une dysfonction des glandes de Meibomius sont satisfaits après quatre séances. Objectivement, le score OSDI mesure le degré de sécheresse oculaire entre 4 (grave) à 1 (léger). Les dernières études montrent que 70% des patients améliorent leur score d’un degré, 30% de 2 degrés ou plus après une seule séance.

Cette association IPL/LLLT permet au patient d’être moins dépendant des substituts lacrymaux et de la contrainte régulière de pratiquer les soins de paupières.

Dans les cas de sécheresse oculaire associés à une blépharite liée à un parasite Demodex, l’utilisation d’un masque avec une longueur d’onde bleu permet de traiter plus efficacement sa prolifération.

Avant d’initier le traitement, un examen ophtalmologique spécifique Lacrydiag est réalisé pour déterminer les paramètres de la sécheresse oculaire afin de déterminer la pertinence des différentes alternatives thérapeutiques. Il permettra notamment de différencier un syndrome oculaire sec d’origine évaporatrice d’un défaut quantitatif.

Le traitement par IPL/LLLT n’est pas remboursé par l’assurance maladie. Le prix d’une séance combinée est de 150 euros.

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